Quel bois choisir pour les manches d'outils de jardin ?
Comme le disent les proverbes, "les bons outils font les bons ouvriers" ou "on reconnait un bon ouvrier à ses outils" : en effet, disposer d'un matériel de qualité facilitera son utilisation, permettra de réaliser les tâches avec plus d'aisance, en rencontrant moins d'embûches, et offrira un meilleur résultat plus rapidement. Au jardin, la plupart des outils manuels sont composés d'un manche, généralement en bois, mais pourquoi autant de choix et de prix dans les rayons d'outils de jardin ?
CHOISIR UN MANCHE D'OUTIL EN BOIS
Les manches en bois des principaux outils de jardin sont généralement faits en frêne , bois suffisamment solide pour supporter la pression, et en même temps, relativement souple pour ne pas casser comme pourrait le faire un manche en pin par exemple. Sa résistance à la flexion et aux chocs est sa principale qualité.
Vous pouvez trouver également des manches d'outils en bois de hêtre, de charme ou d'acacia, réputés également pour leur bonne résistance.
Veillez à choisir un bois certifié PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) qui, normalement, est garant d'une gestion durable des forêts. Le bois étant une matière renouvelable, un manche en bois brut pourra être totalement recyclable lorsqu'il finira par se casser. Pour cela, privilégiez les manches en bois poncé plutôt que ciré ou verni.
Autre avantage du bois par rapport aux nouveaux manches plastiques, c'est qu’il absorbe la transpiration, vous évitant ainsi de désagréables ampoules. En outre, leur gamme de prix s'avère plus intéressante que celle des manches en matières synthétiques et aluminum.
De temps en temps, et principalement en fin de saison lorsque vous procédez à l' entretien des outils du jardin passez un papier de verre aux grains fins afin de nettoyer vos manches et les rendre agréables à la prochaine utilisation.
Ne jetez surtout pas votre outil s'il vous arrive de casser son manche : rachetez uniquement le manche adapté !
RENONCER AUX MANCHES D'OUTIL EN PLASTIQUE
Il est devenu urgent de limiter l ' usage du plastique au jardin comme partout ailleurs. Son impact sur l'environnement est très mauvais puisqu'il est fabriqué à partir de pétrole et qu'il n'est pas recyclable. Bien sûr, les matières synthétiques sont légères et imputrescibles mais le plastique se retrouve en masse dans les océans qu'il pollue dangereusement.
La fibre de verre, la résine et le polypropylène sont les 3 principales matières synthétiques à partir desquelles sont fabriqués des manches d'outils.
Quant aux manches en aluminium, ils peuvent être intéressants par exemple pour les outils télescopiques tels que l'échenilloir.
Entretien des outils de jardin en fin de saison
Si celui qui veut voyager loin ménage sa monture, un bon jardinier se doit de prendre soin de ses outils pour une utilisation pérenne de ces derniers. Quand le temps du jardinage arrive à son terme, il est plus que recommandé de se pencher particulièrement sur l'état des outils afin de procéder à un entretien adéquat.
Il convient de classer les outils selon leur catégorie. C'est plus pratique et vous évitez ainsi de vous embrouiller avec les produits et matériel d'entretien. Les outils à main d'un côté, les outils à moteur de l'autre, vous pouvez commencer le travail en regroupant le matériel requis pour un entretien approprié.
LES OUTILS À MAIN
Les outils à main sont généralement pourvus de manches qui nécessitent une attention particulière. Déjà à l'achat, il est judicieux de préférer les manches en bois de frêne, solides et plus souples, plutôt que les manches en bois de pins, prompts à se casser. Si vous avez à remplacer complètement le manche de votre outil, prenez compte de ce détail sur la nature du bois et faites le bon choix. L'usure des manches se présente souvent au niveau des fixations, resserrez les vis ou changez-les s'il y a lieu de le faire. Quelques fois il suffit d'immerger les manches une nuitée dans l'eau, pour que le bois gonfle et empêchera ainsi l'outil de bouger.
Un léger ponçage au papier verre avec un peu de paraffine peut rendre leur jeunesse aux vieux manches, sinon vous pouvez vous contenter d'enduire le bois avec un chiffon imbibé d'huile de lin. De nos jours, certains fabricants d'outils optent pour les manches en plastique. S'ils gagnent en solidité pour les outils nécessitant de la force comme le merlin, la pioche ou la masse, les manches en plastique facilitent la formation d'ampoules sur vos mains, cette matière n'absorbant pas les transpirations.
LES OUTILS COUPANTS
Pour ce qui est de l ' entretien du sécateur comme de l'ébrancheur, de l'échenilloir ou de la cisaille qui figurent parmi les outils coupants, les lames demandent un traitement particulier avec de l'alcool à brûler. Vous faites ainsi d'une pierre deux coups puisque tout en débarrassant les lames des résidus résineux, l'alcool joue un rôle de désinfectant en s'attaquant aux éventuelles bactéries ou virus contractés avec les plantes malades. En plus du nettoyage, l'affûtage des lames peut s'avérer nécessaire. L'usage de la pierre fine est le plus pratique mais si l'usure est assez avancée, il faudra recourir à l'emploi d'une lime fine afin de restaurer le biseau. Pour se faire, immobilisez la lame dans un étau, passez dessus un peu d'huile et limez progressivement en respectant l'angle du biseau. N'oubliez pas de graisser les axes, le ressort avec de la vaseline ou de la graisse consistante. Plongé dans un mélange d'huile 2/3 et de pétrole 1/3, un sécateur très usé peut retrouver ses couleurs.
Pour la bêche, la houe, le louchet ou la fourche, ces outils appelés à travailler la terre, le nettoyage de la partie métallique commence avec une brosse métallique pour débarrasser l'outil des terres asséchées. Enduit d'huile de vidange mélangée avec un peu de mazout, le métal est préservé de la rouille.
LES OUTILS À MOTEUR
Les outils à moteurs thermiques requièrent des précautions. Commencez toujours par le débranchement de toutes les bougies pour éviter les accidents stupides. La tondeuse pourvue d'un moteur à 4 temps demande une vidange annuelle. Pour affûter les lames, il faut les démonter et se servir d'une petite meuleuse. Les câbles et leurs gaines, les axes des roues sont à huiler. Après, vous ne manquerez pas de souffler dans le filtre à air pour le dépoussiérer, ainsi que sur les ailettes de refroidissement. Gardez le réservoir vide pendant l'hiver sauf pour les séances où il vous faudra faire tourner le moteur pour graisser son intérieur et garder un démarrage facile.
Le pulvérisateur se nettoie après chaque opération. Le produit doit être évacué de la cuve et remplacé par de l'eau claire. Pulvérisez quelques minutes après avoir remis la pression. Les couteaux des broyeurs de végétaux sont à affûter régulièrement, le système de broyage est démontable pour faciliter le nettoyage de l'appareil.
Mais qui dit entretien dit rangement, il convient de remettre les outils à leurs places respectives après les travaux de jardin.
La serpe pour couper, tailler ou émonder
Une serpe est un outil agricole pourvu d’un manche court et d’une lame recourbée, quelquefois de façon concave presque comme un S, permettant de rassembler un brin de paille pour le trancher. La différence entre une serpe et une faucille est minime, la serpe ayant une lame plus large et plus courte, tandis que la faucille aura une forme plus arrondie, plus fine presque circulaire. La serpe était utilisée autrefois pour les moissons, elle était appelée "goi".
La serpe a longtemps été également l'outil privilégié du vigneron pour la taille de la vigne. Connue dès l'époque romaine, elle a peu évolué dans son utilisation mais s'est déclinée en de nombreuses formes selon les régions. La lame, allongée et fortement courbée, est souvent assez large et peut se munir d'une hache au taillant concave (serpe à talon). La coupe est assez nette, ce qui permet au cep de cicatriser rapidement ; c'est l'avantage que la serpe peut conserver sur son grand concurrent, apparu dès le XVIIIe siècle, qui n'est autre que le sécateur : mal affûté ce dernier peut écraser le bois.
La légende prétend que les druides utilisaient une serpe d'or pour cueillir du gui dans les chênes. Outre les piètres qualités d'une lame en or, le gui pousse rarement dans les chênes…
La serpe trouve son origine dans les Grisons (canton suisse) pour couper le gui que les agriculteurs plaçaient dans leurs chemins ou aussi autour d'un château fort contre les glissements de terrain. Mais il faut préciser qu'ensuite, de plus robustes pièces furent créées pour abattre les arbres et arbustes. De nos jours la serpe suisse a pour principale fonction d'ébrancher ou de tirer du bois grâce à son extrémité pointue.
Il existe un dérivé de la serpe tout simplement appelé serpette et qui signifie littéralement petite serpe ; elle en diffère simplement par la taille de sa lame. C’est un outil de jardinage qui ressemble à un petit couteau ou un canif et dont la lame est recourbée. La serpette est utilisée pour la découpe de petites branches, la cueillette de fleurs ou de fruits, et pour certaines opérations de greffes de plantes.
La faucille, outil pour débroussailler
La faucille est un outil de jardinier qui rappelle la faux par son usage et sa composition mais elle est beaucoup plus petite et ne s’utilise que d’une main. Son manche est très court, on peut même parler de poignée plutôt que de manche et sa lame est encore plus courbée, elle forme un demi cercle. Elle sert à débroussailler les endroits difficilement accessibles aux tondeuses.
Au paléolithique et au néolithique, la faucille était constituée d'une longue lame de silexou "d'un manche incurvé qui porte, fixées dans une gouttière, une série de lamelles de pierre". Plus tard, avant la généralisation de la faux, on utilisait une faucille de grandes dimensions appelée volant.
La faucille a été utilisée comme symbole de la classe paysanne, par exemple sur le drapeau soviétique représentant la faucille et le marteau.
La binette : outil de désherbage ou d’aération du sol
La binette est un outil à manche court (environ 1 m10) serti d’une plaque de fer rectangulaire, large de 15 à 20centimètres et qui fait un angle aigu avec la douille. Cet outil de jardinage sert pour nettoyer un terrain des mauvaises herbes qui l’envahissent ; c’est ce que l’on appelle le binage. Ce vieux mot du jardinage qui date du moyen-âge veut dire "faire deux fois". Lorsque l’on bine seulement pour désherber, on parle de sarclage Mais après l’avoir bêchée, le jardinier qui bine ameublit donc la terre pour la deuxième fois.
L’ action de biner consiste donc plus précisément à ameublir et aérer la couche superficielle du sol autour des plantes cultivées. Sous l’effet de l’arrosage et de la pluie, souvent, la terre se durcit et forme une croûte qui empêche les plantes de respirer. En brisant cette croûte à l’aide d’une binette, la pénétration de l’eau dans le sol est facilitée et évite le phénomène de battance, c'est-à-dire de régression et dégradation du sol par la formation de cette fameuse croûte sous l’action de la pluie.
Un adage bien connu dit que "un binage vaut deux arrosages".
Le binage peut se faire à l'aide d'outils manuels ou bien mécaniquement à l'aide d'instruments spécialisés (bineuses).
La binette est aussi appelée houe ou encore hoyau. En anglais, une binette se dit "hoe".
Le râteau, outil pour niveler ou ramasser
La forme première du râteau a peu évolué, si ce n’est par l’utilisation de nouveaux matériaux dans sa fabrication. Le râteau à main est composé d'une pièce de travail en métal, en plastique, ou encore en bois, comme à son origine.
Il rappelle la fourchette ou le peigne par ses dents réparties sur une traverse qui, elle, est fixée en son milieu à un long manche en bois ou en métal, parfois garni de poignées en matière plastique pour un meilleur confort. Il existe également des râteaux à lames flexibles et aux dents plus longues et disposées en éventail permettant un plus large rayonnement pour racler les feuilles mortes et les coupes de gazon , d’où le nom de racloirs. D’autres râteaux, appelés scarificateurs, sont pourvus de lames permettant d’aérer les pelouses en enlevant la mousse.
Pendant très longtemps, le râteau servait à ratisser le foin à la bonne saison. Son usage s’est diversifié vers le milieu du XIXe siècle avec l'essor des jardins privés. Le râteau reste un outil manuel qui sert toujours, aujourd’hui, au ramassage des feuilles ou brindilles mais il a surtout pour usage de niveler la terre fraîchement bêchée ou sarclée pour la débarrasser des cailloux ou mottes de terre qui persistent. Il a donc pour mission de gommer les moindres imperfections du terrain, de le planifier au maximum afin de bien le préparer à accueillir toute autre opération de jardinage.
Le mot français râteau vient du latin rastellum, dérivé de rastum.
Dans le calendrier républicain, râteau est le nom donné au dixième jour (décadi) du huitième mois (floréal).
En anglais le râteau se dit "rake"
Sarcloir ou grattoir, outil pour désherber
Le grattoir ou sarcloir sert à sarcler c'est à dire à désherber de façon manuelle ou mécanique, en raclant la terre superficiellement, sans la retourner. Le sarcloir peut être de différente largeur et avoir une lame oscillante ce qui permet d’avoir un angle plus large et d'agir en tirant comme en poussant si nécessaire.
Il convient que la lame soit toujours très bien affûtée pour pouvoir couper les adventices d'un seul coup sec, au niveau du collet entre les racines et le départ de la tige, sans enfoncer davantage l'outil dans le sol.
Le sarcloir existe aussi avec une version oscillante ce qui offre la possibilité d'exercer un mouvement de va-et-vient tout en se déplaçant sur la planche à désherber.
Le sarcloir "patte d'oie" a une forme triangulaire, plate, aux bords affutés permettant de se glisser facilement sous les plantes dont la végétation est fournie.
La bêche : outil pour retourner la terre du jardin
La bêche est un outil manuel du jardinier servant à retourner et à ameublir la terre sur de petites surfaces et en profondeur (environ 35 cm), en la retournant. Ce qui permet aussi d’y déposer de la fumure pour l’enrichir en matière organique. La bêche, également appelée pelle-bêche, est faite d’un long manche en bois, qui doit être légèrement courbé pour un travail plus aisé de la terre, et d’une pièce de travail en fer. Certaines bêches se terminent en T au bout du manche pour donner plus d’appui et donc plus de force dans le travail.
LES DIFFÉRENTES SORTES DE BÊCHES
Il existe des variantes de bêches comme la "bêche plate", faite d'un fer plat tranchant suffisamment mince et solide. Le fer de bêche a une hauteur variable suivant les utilisations prévues. La "fourche bêche" dont le fer est remplacé par des dents est utilisée dans les sols pierreux ou les terres argileuses collantes. Quant au "louchet", il s’agit d’une bêche spéciale à fer de bêche long qui permet de trancher terre et racines à une profondeur plus importante que la bêche. Le louchet est utilisé par les pépiniéristes pour arracher arbres et arbustes en pépinière
RETOURNER LA TERRE AVEC UNE BÊCHE
Le geste consiste à enfoncer la bêche de tout son corps en appuyant à l’aide de son pied sur le haut du fer de bêche (partie pelle), quand le fer est enfoncé, il faut basculer le manche en arrière vers le sol. Ensuite la motte contenue dans la bêche est retournée de manière à ce que la terre du dessous soit dessus et vice versa.
Au départ, en cultivant l’homme compris que des graines semées dans un sol remué poussaient mieux, il entreprit donc de retourner la terre sur des petites parties. Pour cela, il utilisait un bâton de bois, "le bâton à fouiller" mais dont l’efficacité était limitée. Plus tard, les tout premiers jardiniers se rendirent à l’évidence qu’un outil plus large permettrait de retourner une portion de terre plus importante et de mieux l’émietter en la soulevant plus facilement. Souvent par manque de moyen, le jardinier ou paysan était obligé de fabriquer artisanalement sa propre bêche. Par la suite, la découverte et l’amélioration des métaux a considérablement perfectionné la résistance des outils en particulier avec l’acier trempé à chaud.
Aujourd'hui, de plus en plus de jardiniers adeptes de la permaculture ont tendance à abandonner le retournement du sol au jardin pour privilégier une simple aération de la terre.
🍂 le Potager des Fleurs ! le Blog 🍂